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 Irak : Paris, Berlin et Moscou refusent le projet de résolution américaine
Vendredi 5 septembre 2003
Irak : Paris, Berlin et Moscou refusent le projet de résolution américaine
Mercredi 3 septembre, les Etats-Unis ont soumis au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution visant à élargir de manière limitée le rôle de l’Organisation en Irak et à permettre à d’autres pays de participer à la stabilisation et à la reconstruction. Mais la France, l’Allemagne et la Russie soulignent les insuffisances du projet qui n’accorde pas selon elles suffisamment de prérogatives aux Nations unies.

Le texte déposé par Washington prévoit que le Conseil de gouvernement irakien qui a nommé 25 ministres en début de semaine reste sous la houlette américaine mais soumette au Conseil de sécurité de l’ONU un programme de mise en place d’institutions démocratiques. Il propose en outre de créer une "force multinationale" qui serait sous commandement américain mais contrôlée par les Nations unies. En clair, les Etats-Unis qui ont déclenché la guerre en Irak sans l’aval de la communauté internationale et qui ne parviennent pas désormais à rétablir le calme demandent aujourd’hui aux autres pays d’apporter leur renfort tant du point de vue militaire que financier.

Pour Paris et Berlin, ce projet de résolution est inacceptable en l’état. Le président français Jacques Chirac a annoncé hier à Dresde à l’occasion de sa rencontre avec le chancelier allemand Gerhard Schröder que le texte est "assez loin de l’objectif prioritaire", à savoir "le transfert" sous l’égide de l’ONU, "de la responsabilité politique à un gouvernement irakien aussi rapidement que possible". Dans la vision de Paris, cette autorité démocratique pourrait par la suite demander l’aide de la communauté internationale pour stabiliser le pays.

Du côté de Berlin, le ton est le même : pour Gerhard Schröder, le projet américain "ne va pas assez loin" et manque de "dynamisme".

La Russie soutient l’Allemagne et la France. Igor Ivanov, le ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré aujourd’hui que "le document a besoin d’être très sérieusement retravaillé", même s’il "exprime un mouvement" vers les principes défendus par Moscou. M. Ivanov plaide lui aussi pour une "accélération du rétablissement de la souveraineté de l’Irak avec la formation dans ce pays d’organes de pouvoirs légaux pour résoudre toutes les taches du rétablissement de l’après-guerre". Il n’exclut pas cependant le principe d’une force internationale sous commandement américain, "à condition que son activité soit mise en oeuvre dans le cadre d’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU".

Les débats aux Nations unies sur le texte américain débutent aujourd’hui. Désireuse de préserver le lien transatlantique, la France et l’Allemagne n’envisagent pas, malgré leur opposition, de bloquer le projet. Dans le quotidien Le Figaro du 5 septembre, le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin déclare : "nous allons faire des propositions, en liaison avec nos partenaires du Conseil de sécurité". Revenant sur la "convergence de vues" entre Paris et Berlin, le ministre annonce que les deux capitales "proposent une approche globale permettant de passer d’une logique d’occupation à une logique de souveraineté", pour "redonner dès maintenant aux Irakiens la maîtrise de leur propre destin".


17, juillet 2006
 
 
 
 
 
 
 

 

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